« La jeunesse est d’abord une promesse » par Alexandre Malsch, CEO de MELTY

Article publié le 03/09/2013 par Les ECHOS

Je n’ai que vingt-huit ans et loin de moi l’idée de théoriser sur la jeunesse. Je laisse cela aux sociologues avisés. Pour autant, il me semble qu’il n’est plus l’heure d’aborder la jeunesse sous la forme de point d’interrogation, mais au contraire de relever la force tranquille que les moins de trente ans manifestent et de souligner le rôle novateur des jeunes d’aujourd’hui. C’est même devenu une nécessité pour eux.

Notre génération n’est pas née différente des autres, mais nous avons vite, très vite (trop vite ?) tiré les leçons d’un environnement économique difficile et d’un avenir qui ne s’écrira pas en lettres majuscules : RETRAITE GARANTIE – EMPLOI ASSURE. Tandis que nos aînés luttent pour atténuer leurs déficits abyssaux et ceux de leurs propres aînés, je crois que nous sommes aujourd’hui fondamentalement pragmatiques et surtout pas résignés. Il n’est pas question de passer les années à observer la réussite espérée des innombrables « plans de relance ». Les jeunes ont compris qu’ils devront se débrouiller seuls. Seuls ? Pas tout à fait.

Ils n’attendent pas de miracle de la puissance publique, trop occupée à renflouer ses caisses ou à écrire un nouveau règlement, souvent plus contraignant et toujours plus complexe. Ils ne peuvent plus – ou de moins en moins – mobiliser leur famille fréquemment fragilisée émotionnellement et financièrement par les divorces et le chômage.

Mais les jeunes d’aujourd’hui savent qu’ils peuvent compter sur leurs vrais potes (plus que sur leurs amis Facebook). Entre eux, ils préparent leurs examens, ils partagent des appartements et échangent leurs idées. C’est l’ère des colocs, des codirections, des Pacs de managers. C’est l’ère du savoir-faire collaboratif et de la confiance en l’intelligence collective : ce qui compte n’est pas le savoir en tant que tel, mais de savoir où le trouver. Cette confiance dans son réseau, cette connexion permanente avec sa tribu et avec le village global, cette rapidité avec laquelle, aujourd’hui, nous partageons avec nos proches nos petites et grandes idées, voilà ce qui rassure les jeunes sur leur capacité à gérer leur avenir.

Ils entrent dans la vie active en mode projet, et ce n’est pas un hasard si certains aboutissent plus vite que leurs aînés. Que ce soit en devenant autoentrepreneur, intraentrepreneur ou en essayant de vivre de leur passion. Ils sont concrets et réalistes, et ont donc des rêves qu’ils veulent réaliser tout de suite, pour réaliser le suivant juste après.

Dès qu’ils le peuvent, ils voyagent d’une manière ou d’une autre, car la mondialisation ne leur fait pas peur. Ils sont ouverts sur le monde (bien plus que le monde n’est ouvert sur eux), les expériences des autres les enrichissent et les nourrissent. Ils ne font pas de différence entre un métier manuel, un BTS de technologie ou un diplôme d’Epitech (c’est ma formation !) et laissent à quelques aînés l’idée saugrenue que seules quelques grandes écoles formeront les élites de demain.

Contrairement à d’autres pays, j’ai l’impression que nous n’avons pas dans notre ADN cette culture pionnière, qui permet de créer des projets qui changeront peut-être la vie des gens. Pourtant, notre pays compte un grand nombre de talents qui réalisent, trop souvent dans l’ombre, des projets vraiment cool. J’ai eu la chance d’être bien accompagné et soutenu, d’avoir des professeurs qui m’ont fait confiance et qui ont osé changer les règles de leur école pour nous permettre, à mon ami Jeremy Nicolas et à moi-même, de donner vie à notre projet. Cette chance que j’ai eue, je voudrais que d’autres que moi en profitent. C’est la raison pour laquelle j’ai créé la melty Talents House, une pépinière de jeunes talents, dont la mission est d’accompagner des jeunes de 16 à 30 ans dans la réalisation de leur projet, et surtout de raconter leurs belles histoires pour en inspirer d’autres.

Alexandre Malsch

Alexandre Malsch est cofondateur et directeur général de meltygroup

www.Melty.fr

Menu